dimanche 8 octobre 2017

Sur mes lèvres...Ou une histoire d'amour entre deux marginaux



Hier j'ai regardé Sur mes lèvres un film de Jacques Audiard avec Emmanuelle Devos et Vincent Cassel. Et j'ai été exceptionnellement surprise par le jeu d'acteurs où on découvre l'univers de l'un puis de l'autre. Carla est malentendante et secrétaire dans une entreprise. Paul est un stagiaire qui sort de taule et doit se réinsérer. Plus ou moins tête de turc de sa boite, Carla se plie en quatre pour que Paul reste malgré son absence complète de qualifications. A la grande satisfaction et stupéfaction de celui qui est en charge de veiller à sa bonne réintégration. Ce film existe grâce ces deux rôles magistraux. Novice du monde de l'entreprise Paul doit composer tout un personnage qu'il n'est pas. Puis Paul est rattrapé par son passé et doit travailler dans une boite de nuit, en plus de ses heures aux bureau. C'est alors Carla qui fera une enjambée dans le milieu de Paul. Carla et Paul sont tous les deux des marginaux rejetés de la société et c'est ce qui nous rends attendrissants. Tout au long du fil se noue une attraction très forte entre nos deux personnages, où au final celui qui manipule n'est pas forcément celui qu'on croit, de même celui qui a la personnalité la plus obscure ou celui qui est le plus fragile. C'est la construction des personnalités de Carla et de Paul qui les rends fantastiques. Carla est frustrée, elle fait des pieds et des mains pour trouver un homme, elle est coincée et intelligente, mais elle n'est pas encore née : elle se rends bien compte que ses collègues se paient sa tête et elle construit presque un piège autour de Paul. Il pense alors qu'elle cherche une brève aventure. Non elle veut être aimée. Paul a une personnalité frustre, taillée à la serpe et il est beau gosse. Chez Carla, malgré ses airs de petit fille modèle, c'est une personnalité machiavélique qui se réveille, quand elle devient femme. Quand ils prennent la fuite tous les deux on est étonné de voir un tel rapprochement pour deux personnalités si éloignées. Et encore plus lorsque Carla finit par tout orchestrer. Mais le film nous tient en haleine et nous touche pendant deux heures sans qu'à un seul moment on ne déconnecte de ce film parfaitement construit. Vie d'Ailes.

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