mardi 19 décembre 2017

Un portrait en reflet à multiples facettes

"On reste ce que l'on est" aie-je entendu récemment, j'ai alors considéré la réflexion comme désobligeante. Après un coma on est plus ce que l'on est, il faut faire le deuil de soi-même. Mais peut-être qu'on peut voir cette phrase de manière positive. On peut y voir un côté jusqu'au boutsite d'une part, mais aussi une sorte de fidélité à soi-même et à ses principes. J'ai passé quinze ans à chercher l'image et la présence de ma mère, chez mes rencontres féminines bien sûr, mais aussi par un transfert des valeurs "féminines" en projection sur le "masculin" ( je met des guillements car ce sont des valeurs  abstraites et relatives car liées à l'histoire de chacun), qui témoigne chez moi  d'une incapacité à aimer et encore moins à admirer tout ce qui ne me rapelle pas ma mère. Après mon Burn Out, j'ai voulu m'éloigner et couper le cordon. Et puis finalement, aujourd'hui c'est le retour aux valeurs maternelles qui me sauve : sérieux, rigueur, ouverture sur la vie et ce qui me reste de sensibilté et de coeur . J'ai perdu mon ex-compagnon, qui était le seul lien qui me restait avec ma mère. Coincidence, c'est à ce moment que je decide de faire cette exposition. Je pense que c'est lié. En ce moment, depuis que je suis mis à la recherche de photos de ma mère qui était une femme d'exception, j'ai préféré me consacrer entièrement au femmes scientifiques, afin d'être bien imprégnée par cette discipline et puis parce que c'est aussi la discipline la plus rigoureuse sur le plan intellectuel. Je me dois donc, d'avoir cette même rigueur dans mon travail. J'ai peint pendant quinze ans, en imaginant le regard bienveillant de ma mère qui aimait voir ses filles lui faire de belles aquarelles. Finalement, c'est nos racines qui nous sont plus grand secours lorsque tout va mal. Ces choix qui pourraient sembler anodins ne le sont pas du tout en réalité car elle correspond à la recherche de la féminité telle m'a obsédée ces quinze dernière années. Ces portraits en forment un seul en réalité, celui-ci est juste décliné en multiples facettes.
     
Sur le plan peinture j'ai continué le portrait de la fameuse mathématicienne Emmy Noether ( dont le théorême a une valeur comparable à celui de la relativité). Emmy Noether est, selon Einstein lui-même la mathéticienne "le génie mathématique créatif le plus considérable depuis que les femmes ont eu accès aux études supérieures".  Rosalind Franklin, elle est  la grande oubliée du prix Nobel ( sept autres femmes l’ont été également. L’honneur a été remis à leurs collègues masculins ou à tout simplement à leur mari*), et l'exemple parfait du travail féminin non reconnu. Les trois hommes qui avaient, avec elle, ( et surtout grâce à elle) découvert la structure en double hélice de l'ADN n'ont pas  souhaité parler d'elle et de sa collaboration qui a été encore plus déterminante que les trois autres chercheurs. Ceux qui lui ont volé ses travaux, ont été Nobelisés en revanche. Après sa mort précoce ( 37 ans suite à une sur-exposition aux radiations). Son nom n'aura même pas prononcée lors du discours de la remise de prix. En 2008, elle reçoit à titre posthume le prix Louisa Gross Horwitz, qui est un prix scientifique pour récompenser un apport d’une contribution remarquable d’un scientifique à la recherche en biologie et en biochimie.
Les oubliées du Nobel en sciences
*Pour rappel voici les grandes oubliées du prix Nobel dans le domaine scientifique : Jocelyn Bell Burnell, atrophysicienne qui a découvret le premier pulsar ( la découverte a été attribuée à son directeur de thèse), Esther Lederberg, microbiologiste qui a découvert la réplication de la culture bactérienne dans son centre de recherche ( son mari a eu le prix Nobel), Nettis Stevens a découvert que le sexe de l'enfant  était déterminé par les chromosomes ( le prix Nobel  a été décerné à son directeur), Lise Meitner qui a découvert la fission nucléaire, Cécilia Payne Gaposchkin qui a découvert que les étoiles sont constituées d'hélium et d'hydrogène. Un professeur la dissuade de publier un article, 5 ans plus tard il publie l'article et est Nobelisé. On a jamais également jamais cité Mileva Maric Eintein : pourtant Einstein a toujours répété que le succès de sa découverte  ( il parlait de "notre" découverte) était autant liée aux découvertes de sa femme qu'à la sienne ou encore Janine Séchaud qui ne s'est pas montrée assez ambitieuse...Vie d'Ailes.
Emmy Noether, Valentina Terechcova, Rosalind Franklin, ébauches...


Rosalind Franklin, à l'origine de la découverte de l'ADN, oubliée du prix Nobel

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