samedi 3 février 2018

Le mouvement CoBrA, pour s'affranchir de la figuration et de l'abstraction vers la spontanéité









Aujourd'hui , samedi,  je suis allée voir l'exposition proposée, depuis novembre, sur le mouvement CoBrA avec un ami. C'était la première fois ( en toute honnêteté) que j'entendais parler de ce mouvement  artistitique européen fondé en 1948, né dans  le contexte de l'après-guerre. Ce mouvement est particulièrement marqué par une origine scandinave et germanique, dont le nom est l'acronyme de Copenhague, Bruxelles et Amterdam. Une révue éponyme a été  créée. J'allais employer le mot de "culture", ce serait le cas si ce mouvement, cette "explosion artistique et poétique" se réclamait d'une quelconque école. On peut résumer l'esprit de ce mouvement par cette phrase du néerlandais Constant, un des artistes fondateur de CoBrA : « la seule solution consiste à jeter par dessus bord tout le patrimoine culturel : celui du négativisme moderniste aussi bien que celui du surréalisme, de l'existantialisme et de tous les autres « ismes » anachronique. Au cours de ce processus de libération, les artistes ont compris que la culture, par sa nature même ne rend pas possible l'expression artistique, mais au contraire la rend impossible». Et l'art  abstrait n'échappe as à cette éviction : il  est également jugé trop formaliste et  apparaît comme une déviation intellectualiste, trop cérébrale, vaine et désincarnée, "idéaliste et donc bourgeoise". Le mouvement CoBrA est un mouvement révolutionnaire. Et  veut s'affranchir de la querelle qui existe entre figuration et abstraction. Et  même si les surréalistes tendent également à s'affranchir de la raison, leur automatisme psychique est aussi rejetté également au profit de la "spontanéité" qui sera alliée à la notion de matérialité afin de "valoriser la dimension corporelle et matérielle de l'automatisme pictural".  Il ne s'agit plus d'une activité intellectuelle et psychique mais dune danse de tout le corps, dont la seule véritable esthétique du désir sensoriel, plaisir  et désir qui passe par un peinture spontanée, vive et colorée. L'objectif est de "fuir toute théorie artificielle et dogmatique à l'origine de groupe ou d'élite exclusive, mais d'inviter à une aventure collective" . L 'art doit donc être pratiqué par tout le monde et pas seulement des artistes reconnus.  les artistes vont s'inspirer de formes considérées comme " non contaminées par les normes et les conventions de l'occident" : totems, signes magiques des cultures primitives, calligraphie orientale, art préhistorique et médiéval mais également de l'art populaire nordique, de l'art primitif, de l'art naïf, des créations d'enfants ou celui d'handicapés mentaux. Si les membres du groupe se séparent, l'esprit de Cobra continue à ensemencer l'art des années à suivre pour être à l'origine de l'art contemporain.















                                   Une exposition en sept volets
Au musée de Tessé, l'exposition est divisée en plusieurs salles, la salle n°1, expose les oeuvres des membres danois de CoBrA avec des paysages imaginaires de couleurs et de lumière au style expressif très coloré; la salle n°2, expose les oeuvres du groupe expérimental hollandais avec une référence aux arts poulaires et aux dessins d'enfants; la salle numéro 3 est dédiée au mouvement CoBrA en Belgique, marqué par le surréalisme révolutionnaire,   qui incarne une grande diversité des formes d'expression artistique et littéraire marqué par l'antispécialisme; la salle Post-Cobra est marqué par des parcours individuels qui se retrouvent lors de rencontres internationales ou d'expositions; dans la salle n°5, s'exprime la dimension internationale des artistes expérimentaux; la salle 6 enfin, est dédiée à l'histoire du groupe CoBrA avec une riche documentation autour de la revue éponyme. On retrouve des documents d'époque, des archives et un diaporama qui retracent les principaux moments de l'existence éphémère de CoBrA mais aussi sur sa résonnance au delà de la dissolution; enfin dans la dernière salle, on   retrouve retrouve le rôle essentiel que la poésie a joué dans le mouvement artistique : "la peinture est" vue comme "une forme d'écriture", et "l'écriture, un dessin", comme en témoignent les nombreuses collaborations entre peintres et poètes avec de nouvelles formes de création artistique  que sont les oeuvres " à quatre mains", les  "collages-mots" et les "logogrammes".Vie d'Ailes.
Pratique.-Musée de Tessé, 2 avenue de Paderborn, du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h, week-end et vacances scolaires : de 10h à 12h30 et de 14h à 18h, fermé le lundi, tel : 02 43 47 38 51, exposition visible jusqu'au 18 février.












L'occasion également de revisiter l'exposition permanente du musée de Tessé au rez-de-chaussée,  avec des peintures du XIV au XV eme siècle avec les primitifs italiens,  du XVI eme siècle à la Renaissance dans la salle 2, du XVI au XVII dans la salle 3, du XVII eme siècle dans les salles 4 et 5 et du XVIII eme siècle dans la salle 6.








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